Les bonbons, toute une culture !!!
Dans cette page vous trouverez des informations sur l'Histoire des bonbons en général et de certains bonbons traditionnels parmi d'autres.
L'Histoire des bonbons
Premiers bonbons
La première friandise est découverte en Inde par les Perses vers 600 avant Jésus-Christ et désignée par les contemporains comme "le roseau qui donne du miel sans le secours des abeilles" ; c'est la canne à sucre !
Au IVème siècle avant Jésus-Christ, Alexandre le Grand découvre ce secret au cours de ses conquêtes et le rapporte en Europe.
Egyptiens, Grecs et Romains commencent alors à utiliser ce "miel" pour en enrober des fruits et des graines.
La canne à sucre et l'évolution des bonbons du Moyen-Age au XVIème siècle
Au XIIème siècle de notre ère, les Croisés rapportent d'Orient en Europe occidentale la canne à sucre dont le sucre extrait, appelé "sel sucré", constitue un aliment très cher et luxueux. Les fruits confits et confitures deviennent un mets privilégié de la riche noblesse. Le sucre est également utilisé comme un remède.
Au XIIIème siècle, Saint-Louis (le roi de France Louis IX) impose la Trêve de Dieu, l'arrêt des guerres et des querelles de l'Avent (1er décembre) jusqu'à Noël, où l'on échange des cadeaux. Elle sera ensuite appelée communément la Trêve des Confiseurs puisque l'on y offrira également des bonbons.
Au XIVème siècle les papes d'Avignon ont un écuyer en confiserie et, selon une anecdote, le pape Clément V aurait inventé les berlingots.
Au XVème siècle la mode se répand d'offrir à ses hôtes de marque des pâtes de sucre, des dragées et des confitures. Un cuisinier, en roulant des graines, des pignons, des amandes, de la cannelle et du gingembre dans du sucre lance la mode des "Epices de chambre" que les invités vont manger dans leur chambre, et qui remportent un vif succès dans les cours royales. Pour digérer, on se nourrit également de dragées, nougats et pralines après les repas.
Le mot "bonbon" aurait été inventé sous le règne d'Henri IV au XVIème siècle par des enfants qui se seraient exclamés "Bon ! Bon !" en dégustant des friandises prodiguées par le roi.
Différentes congrégations religieuses ont joué un rôle important dans l'Histoire de la confiserie, en élaborant leurs propres recettes dont on peut encore se délecter, par exemple les anis de l'abbaye de Flavigny ou les sucres d'orge des religieuses de Moret qui, en cherchant à diminuer les souffrances de leurs patients, ont confectionné des médicaments combinant les vertus de l'orge et du sucre ; ce sucre d'orge fait fureur à la cour de Louis XIV.
La vulgarisation progressive des bonbons à partir du XVIIème siècle
Au XVIIème siècle apparaissent et se développent la réglisse, les gommes, les pastilles aux fruits et marrons glacés. Le mot "friandise" apparaît dans la langue française. Il vient du mot "frier" qui veut dire "brûler d'envie". Des confiseurs ouvrent à Paris des boutiques très populaire auprès de nouveaux consommateurs, les bourgeois.
Avec l'utilisation du sucre de betterave au XIXème siècle apparaît le bonbon actuel, accessible à tous, car ce sucre est bien moins cher que le sucre de canne produit aux Antilles, en Afrique ou à la Réunion.
Après la deuxième guerre mondiale, la fabrication du bonbon s'industrialise ; les grandes marques s'affirment, pour notre plaisir à tous !
Quelques bonbons traditionnels
Les fruits confits sont tout simplement des fruits enrobés de sucre, nés au XIIème siècle, à la même époque que les confitures.
Anis de Flavigny
Les Anis de Flavigny sont des bonbons fabriqués à Flavigny-sur-Ozerain
en Bourgogne. Des moines bénédictins commencent à les confectionner
en 719, lors de la fondation de l'Abbaye de Flavigny. Après la Révolution
française, à Flavigny, huit confiseurs se lancent dans la fabrication du
bonbon au cœur de l’ancienne abbaye. En 1923, l’usine est rachetée par
la famille Troubat qui continue jusqu’à aujourd'hui la fabrication
artisanale du bonbon.
Chaque bonbon est fait d'une graine d'anis vert, enrobée de fines
couches de sirop de sucre aromatisé naturellement (rose, menthe,
citron, mandarine, réglisse... ) par une méthode de dragéification.
En 1988, les Anis de Flavigny ont reçu le ruban bleu Intersuc, pour
être parmi les plus anciens bonbons de France. Louis XIV avait, dit-on,
toujours une boite d'Anis dans sa poche. Dans les années 1930, ils ont
été les premiers bonbons proposés dans les distributeurs automatiques
des gares et du métro.
Berlingots de Nantes
Les berlingots de Nantes sont des bonbons de sucre cuit aromatisés au
cassis, au citron, à la fraise, à l’orange,à la menthe, à l’anis ou au café.
Ces douceurs aux arêtes pointues sont de forme tétraédrique. Le
berlingot de Nantes serait apparu vers 1830. Il aurait été rapporté dans
la région par une femme italienne qui vendait des bonbons appelés
« berlingozzo ». A l’epoque, d’énormes quantités de sucre des Antilles
étaient importées à Nantes, et les confiseurs de la région prospérèrent
rapidement au XIXe siècle. C’est ainsi que le berlingot serait devenu la
spécialité de la ville de Nantes. On dit aussi que le berlingot de Nantes
fut créé sous le règne de Louis XVI (1774-1789). On sait en effet qu’une
petite confiserie s’installa en 1780, place Royale à Nantes et qu’on y
vendait des berlingots. La recette mise au point par une certaine
madame Couet, fut un tel succès que la petite confiserie se transforma
en une belle boutique qui prit pour nom « A la Renommée des Vrais
Berlingots Nantais ».
Bêtise de Cambrai
La bêtise de Cambrai est un bonbon à la menthe élaboré à Cambrai,
doré en son milieu par un ruban de sucre caramélisé qui vient
adoucir la saveur piquante de la menthe. Les bêtises ont la forme
d'un petit coussin. On les aromatise aujourd'hui à différents parfums.
Deux fabricants perpétuent la tradition de la bêtise de Cambrai et s'en
disputent la paternité : les confiseries Afchain et Despinoy.L’origine du
bonbon remonterait aux environs de 1850. Son invention résulterait
d'une erreur de manipulation commise par un apprenti confiseur au
milieu du XIXe siècle, une « bêtise ». La Bêtise rencontra un très vif
succès car Cambrai était une région minière où les maladies
respiratoires touchaient beaucoup de gens et la menthe était connue
pour ses propriétés antiseptiques et rafraîchissantes. La bêtise de
Cambrai se décline aujourd'hui à plusieurs parfums : la menthe
(le goût original du bonbon), la pomme verte, l’orange, le citron,
la framboise, la violette, et le tutti frutti (depuis avril 2009)
Calisson d'Aix
Le Calisson est un subtil mélange d’amandes blanchies, d’écorce
d’orange confite et de melon confit. En forme de losange, au cœur
moelleux et fondant, cette délicate confiserie est recouverte d’un fin
nappage de glace royale.Les Calissons sont la spécialité
d’Aix-en-Provence depuis le XVe siècle. L’histoire raconte que Jeanne de
Laval, une femme austère, se maria avec le roi René, comte de
Provence, en 1454 ; et la légende raconte que le jour de ses noces,
goûtant pour la première fois le petit biscuit d’Aix-en-Provence,
Jeanne sourit. Les invités, surpris, se demandèrent ce qui avait fait
sourire la reine. « Di calin soun » (« Ce sont des câlins ») fut la
réponse. Les calissons naquirent donc du sourire d’une reine. Selon
une autre légende, le nom « calisson » viendrait du mot « calice ».
Comme une épidémie de peste ravagea la ville d’Aix-en-Provence
en 1630, des petits biscuits de massepain, bénis par
l’archevêque, leur étaient présentés pour les protéger
contre l’épidémie.
Nougat de Montélimar
Le nougat apparut en France au XVIe siècle à une époque où
l’agronome Olivier de Serres développa la culture de l’amandier en
Provence. Dès 1701, l’existence du nougat est attestée par les documents
officiels de la ville de Montélimar : on offre du nougat à Philippe V
d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, ainsi qu’à ses frères, le duc de Bourgogne et
le duc de Berry à l’occasion de leur passage dans la ville. La première
fabrique de nougat de Montélimar apparaît en 1770 et au XIXe siècle,
le nougat est connu au-delà des frontières de la France. Emile Loubet,
qui fut le maire de Montélimar avant d’être président de la
République, avait la réputation de ne jamais laisser partir un visiteur
officiel sans son petit paquet de nougats. Dans les années 60, les
vacanciers vont passer l’été au soleil, dans le sud de la France. Le prix
à payer pour aller à la mer sont les embouteillages sur la nationale 7.
Montélimar qui se trouve sur cette route devient l’arrêt béni pour les
commerçants qui vendent alors leur nougat aux vacanciers. Les
bouchons sur la route des vacances devinrent si célèbres que Charles
Trenet écrivit une chanson sur la nationale 7.
Violettes de Toulouse
La violette cristallisée, symbole de Toulouse, est la spécialité de la
maison Candiflor à Toulouse, qui depuis 1818 transforme toutes sortes
de fleurs en délicieuses friandises. A cause de leur prix élevé et de
la difficulté de leur fabrication, les violettes cristallisées sont surtout
utilisées comme décor de pâtisserie. On ramasse les violettes en hiver
et au début du printemps. On les trempe dans du sirop de sucre
candi, et on les saupoudre de sucre glace puis on les laisse sécher
pendant 24 heures pour les déshydrater. Ensuite, on les trempe à
nouveau dans un sirop de sucre à très haute température et après
cristallisation, on les laisse sécher à l’air libre. La confection de fleurs
date du XIIIe siècle et à cette époque, elles étaient simplement cuites
dans du sucre et vendues par les apothicaires. Il y a 200 ans, quelques
confiseurs essayèrent de transformer des fleurs en bonbons et c’est
ainsi que naquit la maison Candiflor en 1818. Depuis cette date, on
fait de délicieuses confiseries à partir de violettes, roses, et lilas.
La bergamote de Nancy
En 1845, Jean-Frédéric Godefroy Lillich, un confiseur originaire du
Wurtemberg, ouvre une boutique de pâtisserie-confiserie au 31, rue
du Pont-Mouja à Nancy. En 1850 sur l’idée d’un ami parfumeur, Lillich
marie l’essence de bergamote au sucre cuit et donne au bonbon sa
forme carrée. Naturalisé français en 1873, Jean-Frédéric Godefroy Lillich
francise son nom en Lillig.
Au milieu du XIXe siècle, nombreux furent les confiseurs nancéiens
à s’approprier cette sucrerie, à l’instar des maisons Lefèvre et Lalonde,
qui ont toujours pignon sur rue à Nancy.La Bergamote de Nancy,
qui existe depuis plus d’un siècle et demi est un bonbon dont la
diffusion est restée locale. On ne la trouve facilement qu’à Nancy
ou en Lorraine. Ce sont essentiellement les touristes de passage à
Nancy qui ont diffusé l’emblématique boîte métallique richement
décorée, et ont ainsi fait connaître cette spécialité hors de la région.
Quelques statistiques :
En France, il existe environ 600 spécialités régionales de bonbons.
Les Français consomment chaque année en moyenne 230 600 tonnes de bonbons soit 3,8kg par personne et par an, et 0,5 kg de chewing-gum par an et par personne.